Le site du Club
Fondé en 1993, le Club Ville Aménagement regroupe des aménageurs responsables de grandes opérations urbaines françaises.
Voir le siteComment agir sur la città diffusa ?
24 avril 2002
Conférence de Bernardo Secchi, avec la contribution de Laurent Théry
Bernardo Secchi, urbaniste, professeur à Venise, était un grand connaisseur de la città diffusa qui produit une forme d’urbanisation autour des villes et entre elles. Comment comprendre ce mécanisme européen ? Comment agir sur le plan de l’action urbaine ? Quel rôle peuvent avoir les aménageurs face à ce défi suburbain ?
Expo Suisse 02. Maîtrise d’ouvrage et créativité, 2003
Conférence de Nelly et Fred Wenger (commissaires généraux de l’Expo 02), avec la contribution de Jean-Pierre Dufay
Les responsables d’Expo 02 en Suisse présentent ce laboratoire de développement urbain décentralisé, éphémère, à l’échelle d’un grand territoire mis en réseau le temps d’un été pour accueillir cinq millions de visiteurs à travers les thèmes : sites et réseau ; concepts urbains ; création architecturale ; organisation (maîtrise d’ouvrage et conduite des projets).
Le mangeur hypermoderne,
16 février 2006
Conférence de François Ascher, avec la contribution de Bertrand Ousset
François Ascher a analysé l’évolution des pratiques alimentaires dans les pays riches, révélant comment la manière dont les individus gèrent les choix croissants dans leur vie quotidienne, dont ils arbitrent entre objectifs et rationalités souvent contradictoires et dont la société produit des façons plus subtiles de réguler les comportements individuels. Ce contexte de choix et d’autorégulations est le cadre dans lequel se développent des inégalités sociales comme des pathologies nouvelles (obésité et boulimie). Ces évolutions ont des liens directs avec l’évolution des villes et les enjeux des aménageurs. À tel point que l’idée de faire une ville à la carte qui laisserait aux individus la possibilité de se construire des menus urbains singuliers n’est peut-être pas qu’une image. Pour le meilleur et pour le pire…
La condition urbaine, 4 mai 2006
Conférence d’Olivier Mongin, avec la contribution d’Alain Bertrand
Philosophe, directeur de la revue Esprit, Olivier Mongin interpelle les acteurs de la ville quant à leur capacité à susciter dans « l’après-ville », née de la mondialisation, des « expériences urbaines », corporelles et multidimensionnelles, à l’instar des villes circonscrites, sans plagier celles-ci.
Comment refonder des lieux urbains en accord avec notre temps ? Olivier Mongin refuse de capituler imaginant ce que serait une « condition urbaine » associant les lieux aux flux qui les traversent et les déstabilisent, et qui trouverait une juste dimension à l’écologie de la ville, au territoire des hommes en « faisant lieu », en construisant une unité avec des fragments, faisant tenir ensemble des éléments hétérogènes pour inventer une « culture urbaine des limites ».
Le développement des centralités thématiques à Amsterdam,
10 octobre 2006
Conférence de Maarten Kloos, avec la contribution de Pierre Mansat
Depuis une vingtaine d’années, Amsterdam évolue de manière sensible. Longtemps ville patrimoniale dominée par son centre historique légendaire, elle développe sur son boulevard périphérique des « centralités thématiques ». Chacun de ces nouveaux centres se dote d’un caractère spécifique, tant sur le plan programmatique que spatial. Ces centralités ont un rôle local, mais aussi régional. C’est également dans ce cadre qu’Amsterdam, autrefois ville au caractère surtout maritime, devient une ville aéroportuaire. L’architecte et critique Maarten Kloos souligne combien le montage des projets, leurs rapports avec les infrastructures et leurs ambitions architecturales sont pleins d’enseignements pour le thème de la recomposition des agglomérations et de l’aménagement des grands territoires.
Projets urbanistiques internationaux, 19 juin 2007
Conférence de Joan Busquets, avec la contribution de Jean-Luc Poidevin
L’architecte-urbaniste Joan Busquets expose le propos de l’ouvrage Cities X Lines (2007) qu’il a dirigé dans le cadre de ses fonctions à Harvard University, en collaboration avec Felipe Correa, portant sur les nouvelles manières d’organiser infrastructures et programmes, le rôle des concepteurs dans l’aménagement public-privé, les nouvelles technologies, les méthodes de mise en œuvre. Les thématiques abordées sont d’une grande diversité : objets singuliers iconiques, sols multiples, manœuvres tactiques, surfaces reconfigurées, agrégation de pièces urbaines, visions traditionnelles, territoires recyclés, revitalisation de cœurs de ville, rôle de la planification, processus spéculatifs. Autant de perspectives de débats féconds sur l’avenir des projets urbains.
Quand la ville se ferme, 2 octobre 2007
Conférence de Jérôme Monnet, avec la contribution d’Alain Garès
Professeur d’aménagement et d’urbanisme, Jérôme Monnet décrit la montée d’un urbanisme sécuritaire dans le monde. La fragmentation urbaine culmine dans des programmes résidentiels sécurisés symbolisés par les gated communities. La ségrégation socio-spatiale augmenterait ; l’enclavement signifierait une volonté de rester « entre soi » et de réduire le vivre-ensemble socialement homogène… Ce n’est pas l’apanage de catégories aisées et moyennes dans la mesure où le modèle apparaît comme une stratégie de maîtrise de l’environnement dans un contexte d’incertitude pour tous. La multiplication des enclaves, résidentielles comme d’emploi ou de consommation, augmenterait toutefois l’interdépendance au lieu de favoriser l’autonomie.
Innovations urbaines dans les grands territoires, 11 décembre 2007
Conférence de Thomas Sieverts, avec la contribution d’Ursula Stein et de Laurent Théry
Agir aux grandes échelles territoriales en termes de projet urbain, tel est le défi réussi par la légendaire expérience de l’Emscher Park dans la Ruhr, qui a revitalisé cet ancien bassin industriel par une approche mêlant le développement durable, l’art, la qualité architecturale et urbaine, pour une reconversion économique majeure. Cette expérience se généralise avec les « Regionale ». L’un de ses inspirateurs, l’architecte-urbaniste Thomas Sieverts, est l’un des connaisseurs les plus pertinents de la ville-territoire, cette « entre-ville » qu’il décrit dans son ouvrage éponyme, où il pratique l’analyse comme projet, indiquant des pistes de travail pour donner sens, forme et vitalité aux lieux hérités d’un laisser-faire généralisé en Europe.
Los Angeles. L’automobile, plus long chemin du tramway au métro ?, 27 mai 2008
Conférence de Jean-Louis Cohen, avec la contribution d’Éric Bérard
Pour l’architecte et historien Jean-Louis Cohen, cette métropole démesurée, si liée à l’automobile, n’a pas toujours été zébrée par les autoroutes. Elle se déployait dès avant 1914 sur des distances semblables à celles d’aujourd’hui, grâce au meilleur réseau de tramways du monde. Le lent démantèlement des quelque 1 800 km de voies ferrées, œuvre du lobby automobile, n’a été achevé qu’en 1961 et, dès les années 1980, une nouvelle politique de transports en commun a été lancée. Bien que partielle et fragile, elle a modifié la donne dans une partie de l’agglomération et semble jouer un rôle croissant dans la définition des centralités métropolitaines. Il n’est donc pas inutile d’observer et d’interpréter le ballet du rail et de la route à Los Angeles, qui reste un des laboratoires des urbanités futures.
Les Flandres en mouvement. Pour une maîtrise d’ouvrage éclairée, 9 octobre 2008
Conférence de Marcel Smets, avec la contribution de Jean-Louis Subileau
L’architecte-urbaniste Marcel Smets témoigne du rôle qu’il exerçait d’architecte du gouvernement flamand, levier pour généraliser une approche dynamique de la valorisation urbaine et des infrastructures comme projet urbain. Son mot d’ordre « Vers une architecture civique » plaide pour que chaque action joue en faveur de la valorisation générale de la ville durable. Il s’agit de situer toute intervention dans un contexte plus large qui croise toutes les logiques habituellement opaques les unes aux autres. Ainsi initie-t-il des consultations urbaines et architecturales à l’échelle de la Flandre pour constituer une exigence de qualité et de résultats. Ces consultations sont autant d’occasions de négociation entre acteurs, de formation d’une commande éclairée pour répondre aux exigences de la spécificité du lieu.
Le monde agricole est-il le levier d’avenir de la ville durable ?, 4 février 2009
Conférence de Jean Viard, avec la contribution de François Delarue
Le sociologue Jean Viard affirme que l’agriculture peut devenir un acteur du développement durable, en arrêtant de voir dans l’agriculture une variable d’ajustement de la ville tout en sanctuarisant les paysages agraires. Il propose aux agriculteurs un pacte : « Vous pouvez être une réponse aux préoccupations de la société en son entier. » Il défend l’approche économique d’une agriculture urbaine et périurbaine et ses vertus de cohésion sociale faisant appel à la science et à l’innovation sur le plan des mises en œuvre concrètes. Il prône une attitude ouverte des deux mondes — agricole et urbain — qui s’opposent alors que leurs destins sont liés : « La nature est au cœur du projet des sociétés, car elle est par définition renouvelable, non fossile, vivante et créatrice ! »
La crise et les territoires. Questions pour les aménageurs, 19 mai 2009
Conférence de Laurent Davezies, avec la contribution d’Aude Debreil
Selon le sociologue Laurent Davezies, à l’heure de la mondialisation et du Word Wide Web, la courbe de croissance est désormais en www : 1974, 1983, 1993, 2008, etc. Les récessions se sont succédé, de plus en plus brutales, préludant à des phases de croissance de plus en plus fortes. Quels impacts les crises ont-elles sur nos territoires ? Y a-t-il une différenciation géographique de leurs effets d’accélération et de leur rôle d’amortisseur ? En quoi les chocs conjoncturels contribuent-ils aux changements structurels ? Les turbulences économiques ont-elles un impact sur les anticipations des acteurs, la nature et la conduite des opérations d’urbanisme ? Comment refonder des projets sur le local ? Comment remobiliser les investisseurs ? Quels territoires gagneront-ils ?
La durabilité sera urbaine ou ne sera pas, 16 novembre 2009
Conférence de Jacques Lévy, avec la contribution de Bertrand Ousset
Le géographe Jacques Lévy défend l’hypothèse que la ville satisfait aux exigences de la protection de l’environnement naturel. Chercher dans l’urbanité — une ville qui s’assume comme ville — les ressources pour traiter de l’efficacité énergétique, de la préservation du sol et de l’air et de l’économie de moyens dans notre usage du monde bio-physique, amène à défendre que « la durabilité sera urbaine ou ne sera pas ». Cet enjeu se déploie chez les citadins « allophiles » (acceptant l’exposition à l’altérité) ou « allophobes » (recherchant l’homogénéité des populations et fonctions dans leur quotidien). La ville assumerait une urbanité faite de densité et de diversité — gagnant sur tous les tableaux. Se retrouve l’indissociabilité entre les trois « piliers » — naturel, économique, social — du développement urbain durable.
La ville sans fin, The Endless City,
14 juin 2010
Conférence de Sophie Body-Gendrot, avec la contribution de Pierre Veltz
Les pays développés peuvent apprendre de ceux qui le sont moins : telle est l’une des leçons d’un exercice interdisciplinaire mené par un petit groupe international, le Urban Age, dont fait partie la politologue Sophie Body-Gendrot. Les mégapoles du Sud préfigurent les évolutions du xxie siècle : réchauffement climatique, inondations, pénurie d’eau, migrations incontrôlées de populations rurales, tensions urbaines, proximité, démocratie participative… Comment atteindre l’idéal de la ville compacte, mixte, fluide, complexe, démocratique alors que les témoignages font état de ségrégation, d’exclusion, de pauvreté, de désorganisation spatiale, de criminalité ? La dialectique entre théories et pratiques livre des informations inattendues ouvrant des pistes de réflexion, croisant l’ensemble des questions urbaines cruciales des villes de demain.
Aménagement urbain-aménagement du territoire, même combat ! 8 décembre 2010
Conférence de Pierre Veltz, avec la contribution de Pierre Mansat
Selon l’ingénieur, sociologue et économiste Pierre Veltz, la distinction traditionnelle entre aménagement du territoire et aménagement urbain n’est plus pertinente, villes et métropoles étant les moteurs de la dynamique territoriale. La France entière pourrait être considérée comme une métropole unique en réseau, dont le TGV serait le RER… Du fait de la périurbanisation de plus en plus diffuse, les sujets de la gestion nationale du territoire et les questions de gestion urbaine, à l’échelle des grandes aires urbaines, se rejoignent. Les inégalités sont essentiellement internes aux agglomérations. Pierre Veltz propose une vision intégrative des dynamiques territoriales, en lien avec les mouvements de l’économie et de la sociologie, qui réinterroge le sens des actions urbaines au regard d’un aménagement du territoire à repenser.
Les espaces de vie contre l’aménagement, 2 mars 2011
Conférence de Michel Lussault, avec la contribution de Stéphane Dambrine
L’urbanisme est-il aveugle et sourd aux pratiques de vie quotidienne des habitants ? Question légitime car le fonctionnalisme et les conceptions normales des procédures urbanistiques neutralisent en général les individus et leurs « pratiques spatiales “ordinaires“ », malgré la concertation, réduite, selon le géographe Michel Lussault, à la portion congrue. Donner une place centrale à la spatialité individuelle, c’est s’appuyer sur une compréhension des principes d’organisation des espaces vécus des habitants, à toutes les échelles de la vie urbaine. Pour atteindre l’« habitabilité urbaine », il s’agit de cerner ce qui se tient au cœur des espaces vécus des individus : les compétences élémentaires de la spatialité, pour proposer une vision renouvelée de l’aménagement.
New York City, la règle et la qualité urbaine, 20 décembre 2011
Conférence de Cecilia Kushner, avec la contribution de Laurent Théry
Le mandat Bloomberg — 2002 à 2014 — a engagé New York dans un cycle de renouvellement urbain dont les manifestations les plus spectaculaires sont la High Line et des édifices innovants. C’est la culture très spécifique de la négociation et de la régulation flexible caractéristique avec ses implications sociales, urbaines et architecturales, qui permit la mise en œuvre d’une politique musclée visant la qualité urbaine par une combinaison d’objectifs affirmés, de règles écrites et de négociations. Elle a transformé peu à peu la ville, par des initiatives publiques, mais aussi par des initiatives privées ou citoyennes, recherchant au travers de partages financiers, condition de réalisation d’opérations-phares, une reconfiguration urbaine visant la reconquête du littoral, des rez-de-chaussée urbains et de l’espace public.
Marier formes urbaines et mixité,
20 juin 2012
Conférence de Jacques Lucan, avec la contribution de Pierre Joutard
La montée en puissance des macro-lots, qui mêlent divers programmes et généralisent les VEFA (ventes en état futur d’achèvement), soulève de nombreuses questions : quel paysage urbain fabriquent-ils ? Sont-ils une nouvelle expression des mégastructures ? Leur gestion et maintenance à long terme ne risquent-elles pas de poser des problèmes épineux, en particulier lorsque les bailleurs sociaux deviennent des « utilisateurs » ? Comment imaginer leur mutabilité ou leur évolution ? Ces opérations sont-elles durables ? Elles démontrent que de nouvelles relations et de nouveaux équilibres s’établissent entre les acteurs : collectivités locales, maîtres d’ouvrage privés et publics, urbanistes et architectes.
Les favelas de São Paulo, Brésil. L’intelligence est collective,
17 octobre 2012
Conférence de Viviane Frost (São Paulo), Eduardo Trani (São Paulo), Helena Roseta
et Alain Marguerit, avec les contributions de Jean Badaroux et Jean Frébault
Comment les exclus peuvent-ils devenir les clients et les acteurs d’une régénération urbaine ? Voilà le défi de la recomposition des favelas de São Paulo. La démarche invente un partenariat et non un assistanat — désenclavement, régularisation foncière, dispositifs de construction durable, association des usagers pour améliorer l’auto-construction, promotion de la sociabilité et de l’éducation permanente, création d’emplois, afin d’intégrer ces quartiers à la dynamique de la ville — pour sortir un quartier de sa relégation et l’inclure dans la ville ordinaire. Malgré des résultats patents, le chemin est long, mais il nourrit une réflexion utile pour faire la ville pour tous et partout.
Green the ghetto ! Revitaliser le Bronx, 29 mai 2013
Conférence de Majora Carter (New York), avec la contribution d’Alain Garès
Justice environnementale pour les quartiers déshérités, tel est le leitmotiv de Majora Carter, issue d’un Bronx dont elle a dénoncé toutes les injustices. Prendre son destin en main par les usagers a entraîné une meilleure sécurité et nombre d’aménagements. Mais les inégalités sont encore là et l’association Majora Carter Group revendique la création d’emplois verts, comme l’amplification de mesures incitatives pour créer des toits verts, préserver le territoire de la montée des eaux, créer des mobilités douces, des activités ludiques de plein air, etc. Agir en s’opposant tout en négociant, voilà la nouvelle ère de l’advocacy planning à l’œuvre à New York, comme ailleurs.
Aménager la ville par la lumière,
20 novembre 2013
Conférence de Roger Narboni, avec la contribution de Fabienne Cresci
À toutes les potentialités de l’art de la lumière, pour embellir et sécuriser la ville, se rajoute l’économie d’énergie souvent à la base de la commande publique et, de plus en plus fréquemment, des nouvelles stratégies d’urbanisme lumière. Économisant l’énergie et réduisant les émissions de gaz à effet de serre, les concepteurs lumière, tel Roger Narboni doté d’une riche expérience artistique et urbanistique, peuvent introduire ambiances et suppléments d’âme dans la ville. Ils peuvent aussi aider à redécouvrir le rôle que doit jouer l’obscurité en ville. Leurs actions se reconfigurent au regard de la sobriété urbaine vers laquelle on doit tendre, vers l’économie des ressources, pour qu’économie soit source de qualité et de plaisir ? Tel est le défi de la conception lumière au service de la ville, des usages et du vivre-ensemble.
L’incertitude comme moteur de l’action, 21 mai 2014
Conférence d’Alain Bourdin, avec la contribution de Nicolas Ferrand
Comment se projeter dans l’avenir quand l’incertitude fait loi ? Comment penser positivement l’incertitude ? Cette question est majeure quand il s’agit d’agir sur la ville, sujet éminemment évolutif et mobile. En revisitant la théorie de François Ascher sur la métapolis, Alain Bourdin, sociologue et urbaniste, essaie de délimiter les contours de cette nouvelle pensée, dans un contexte urbain marqué par une transformation radicale de l’espace, du rapport entre le réel et le virtuel, et par le développement de la société « hypertexte ». Il interroge les méthodes et les savoirs actuels de la production urbaine, publique ou privée à la lumière de ces réflexions.
Tokyo, fiction ou réalité ?,
2 décembre 2014
Conférence de Manuel Tardits, avec la contribution d’Ariane Bouleau-Saide
Comment apprendre de Tokyo, « ville sans violence ni bancs publics » ? Au temps où s’imagine le Grand Paris, le Grand Tokyo, première conurbation de la planète, sert-il de modèle urbain ou de repoussoir chaotique ? L’architecte Manuel Tardits tente de traduire pourquoi Tokyo fascine et déconcerte par tous ses apparents paradoxes. Déchiffrer la subtilité d’une organisation urbaine impose d’aborder le lent travail de négociation qui amène acteurs privés et publics vers des compromis et des ententes, lesquels produisent des paysages surprenants, des opérations parfois innovantes mais souvent banales, quelques rares miracles architecturaux, mais surtout une capacité à gérer les infrastructures notamment ferroviaires et à fabriquer de nouvelles centralités autour des gares.
Une maîtrise d’ouvrage de tolérance sociale à Berlin,
13 mai 2015
Conférence de Gilles Duhem, avec la contribution de Jean Frébault
Tisser des liens entre gagnants et perdants de la mondialisation et de la métropolisation, en respectant leur diversité culturelle, religieuse, socioéconomique et ethnique, s’impose plus que jamais. Comment répondre à ce défi social et urbain dont la transversalité thématique, déclinée dans un espace de vie locale commun, est mal appréhendée à ce jour mais s’avère essentielle pour l’Europe de demain ?
Diriger une ONG dans une maison de quartier, en étant doté d’une expérience d’urbaniste opérationnel, amène Gilles Duhem à proposer une « maîtrise d’œuvre de tolérance sociale » qui pourrait servir de référence aux acteurs de la ville, à partir de l’expérience allemande laquelle offre un effet miroir salutaire aux défis français.
Le numérique changera-t-il la ville ?,
24 novembre 2015
Conférence d’Antoine Picon, avec la contribution de Jean-Luc Charles
La ville numérique est-elle déjà là, en train d’émerger ou est-elle une nouvelle utopie qui génère le rêve d’une ville meilleure ?
Antoine Picon, ingénieur, architecte et historien, ouvre un champ peu exploré de l’impact du numérique sur la forme, la perception et la vie de la ville. Il affirme qu’on est, au travers de la ville intelligente, confronté à deux visions : la ville cyborg, ou datapolis, telle que l’a définie Francis Pisani, et la ville créative ou participolis. C’est à partir de ces deux figures que l’aménageur doit travailler affirme Jean-Luc Charles (directeur général de la Samoa à Nantes), débatteur de la séance.
Le travail change. Et la ville ?,
23 mars 2016
Conférence de Bruno Marzloff, avec la contribution de Jean-Luc Poidevin
Le travail « sans bureau fixe », titre d’un livre de Bruno Marzloff, sociologue et spécialiste de la mobilité urbaine, amènera-t-il les aménageurs à penser différemment la programmation urbaine, et les urbanistes à repenser leurs schémas urbains ? Ces « sans bureau fixe » échappent au télétravail, s’écartent de la routine domicile-travail et s’évadent du CDI. La réduction des surfaces de bureaux s’accentue, les cafés connectés, télécentres et autres hébergements du travail délocalisé se multiplient. La flexibilité devient un dogme poussé jusqu’à la mutabilité des bâtiments. Des polarités nouvelles se fabriquent, éphémères ou durables, affectant les rapports centre-périphérie. La multifonctionnalité des espaces prévaudra-t-elle sur l’urbanisme fonctionnel ?
Réinventer le modèle mobilité-ville,
14 novembre 2016
Conférence de Jean-Marc Offner et Yves Crozet, avec la contribution d’Isabelle Vallentin
Le « retour » de la voiture est certain, décomplexé par la foi en la voiture électrique. Par ailleurs le fantasme du « tout transports collectifs » bat de l’aile, car la desserte de la périphérie reste rhizomique et exige une mobilité souple. D’autre part les moyens publics pour financer ces transports collectifs se réduisent. Nombre de villes tentent toutefois d’échapper à l’écriture urbaine de l’automobile, développent des mobilités douces, renouent avec la marche à pied et le vélo, dans les centres et dans les polarités de périphérie. Le modèle urbain transport-urbanisme évolue, lui, allant de l’utopie parfaite des nouveaux pôles desservis par les transports en commun, à des modèles plus souples intégrant le bricolage de toutes les modalités de transport. Nombre de métropoles montrent des démarches originales cherchant à régénérer l’approche mobilité-urbanisme.
27 avril 2017
« Comment la France peut sauver ses villes »
Conférence-débat de Olivier Razemon, journaliste et Stephan Muzika, débatteur, directeur général de Citivia (Mulhouse).
Comment sauver les villes, petites et moyennes, aujourd’hui ? Elles sont rongées par des difficultés commerciales, mais aussi résidentielles, économiques et sociales. Mais les villes françaises ont beaucoup mieux résisté à cette forme de cancer des pays riches que la Grande-Bretagne. Le sujet de la difficulté des villes, des bourgs, des villes moyennes voire d’un certain nombre de grandes villes monte de plus en plus. En effet, la prise de conscience est là, en témoignent de très nombreuses actions locales, portées par les collectivités, mais aussi par des associations, par des individus.
16 novembre 2017
« Leçons de la Grande Arche
Y a-t-il un avenir pour les grands projets ? »
Conférence-débat de Laurence Cossé, écrivaine, auteur de La Grande Arche,
et Yves Dauge, ancien président de la Mission interministérielle de Coordination des Grandes Opérations d’Architecture et d’Urbanisme, Président de l’Association Nationale des Biens Français du Patrimoine Mondial,
Jean-Louis Subileau, Gérant de « Une Fabrique de la Ville », Grand Prix de l’urbanisme 2001, ancien responsable de l’opération « Tête Défense ».
« Ici, c’est chacun pour soi, les multinationales, les banques, les puissantes sociétés financières. Tout le monde veut s’imposer, pour le meilleur ou pour le pire. Ça peut être fait avec élégance ou sans élégance.C’est à la fois fascinant et repoussant ».
Johan Otto von Sprekelsen
Avec l’auteur du roman « La Grande Arche » (Editions Gallimard) Laurence Cossé relate une épopée romanesque aussi douloureuse qu’exaltante. À la fois architectural et urbain, ce chef-d’œuvre est un monument qui, à l’échelle de la ville comme de la métropole articule savamment l’histoire de Paris, les axes, la géographie, et l’horizon. Sa réalisation a pourtant bien failli être abandonnée et l’œuvre aurait pu être totalement dénaturée sans l’engagement soutenu des maîtres d’ouvrage qui ont négocié des compromis pour édifier, contre tous les vents contraires, l’œuvre audacieuse de J.O von Spreckelsen et qui, avec Paul Andreu, ont tenu à rester fidèles à l’esprit du projet.
Jeudi 8 février 2018
« Creative Placemaking – Les usages informels à l’avant-garde du projet urbain »
Conférence-débat de Andreas Krüger. Directeur général de Belius (autrefois Modulor Projeckt) à Berlin, spécialiste du montage de projets urbains. Il élabore des stratégies économiques et spatiales visant le « bien public » et Débatteur Romain Champy, Euralille.
Les « facilitateurs » urbains
Équilibrer démocratie représentative et « capacitation » citoyenne doit régénérer le jeu d’acteurs.
Pour les protagonistes du bottomup, de plus en
plus structurés, le nouveau pouvoir au Sénat à Berlindepuis 2016 l’a compris. Il s’ouvre à d’autres méthodes et acteurs aux profils hybrides.
Andreas Krüger est directeur général de Belius, une équipe spécialisée dans le montage de projets urbains qui élabore des stratégies spatiales et également économiques, spécifiques pour fabriquer du bien-être public. Elle n’intervient pas seulement en milieu urbain mais aussi en milieu rural. Andreas Krüger a monté des programmes qui ont beaucoup contribué à la renommée de Berlin et qui, en général, partent de démarches alternatives pour rendre possibles ces approches inédites de l’urbanisme et qui commencent par un urbanisme éphémère pour se traduire in fine par des réalisations pérennes. Renforcer l’implication citoyenne et les nouvelles formes entrepreneuriales dans les stratégies de développement urbain est à l’ordre du jour à Berlin.
Jeudi 14 juin 2018
« L’intelligence artificielle, et nous ? »
Conférence-débat de Cédric Villani, mathématicien, il a reçu la prestigieuse médaille Fields en 2010. Député de l’Essonne depuis 2017, il a réalisé pour le Gouvernement un rapport « pour donner sens à l’intelligence artificielle ». Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont « Théorème vivant ».
Quelle stratégie pour la France sur l’intelligence artificielle, qui impactera à terme tous les secteurs de l’économie et va profondément changer notre société ? Telles sont les questions parmi bien d’autres abordées par Cédric Villani pour orienter les engagements de la France et définir sa stratégie sur le sujet aussi enthousiasmant qu’inquiétant des impacts de l’intelligence artificielle pour la France comme pour chacun des français. Comment le monde de l’urbanisme et de l’aménagement sera-t-il impliqué dans ce processus ?
Mercredi 21 novembre 2018
« Moscou : comment régénérer une ville tentaculaire ? »
Conférence-débat de Jean-Louis Cohen, architecte et historien des villes.
Moscou est une ville qui a une sorte d’aura depuis très longtemps. Elle a été magnifiée par la révolution d’octobre 1917. C’est la huitième ville du monde aujourd’hui et la plus grande ville d’Europe. C’est une ville qui s’impose par sa taille et par son destin de capitale, fondatrice de la Russie, identifiée avec l’État, qui perd ce rang puis le retrouve, qui aspire à devenir une quatrième Rome sous Staline et qui devient une des villes les plus planifiées, les plus fonctionnalistes du monde. Depuis maintenant pratiquement 30 ans, elle redécouvre le marché et se transforme avec lui. C’est une ville qui capte une intelligentsia extraordinairement cultivée et efficace et où les processus d’aménagement sont intéressants.
Mercredi 20 mars 2019
« Aménager sans exclure »
Conférence-débat de Bernard Devert, fondateur du mouvement Habitat et Humanisme (1985).
Avec comme débatteurs, Jean Badaroux, directeur général de Territoires et développement, Rennes, et Jean Frébault, ancien président du Conseil de développement du Grand Lyon. Deux des co-auteurs de l’ouvrage « Aménager sans exclure »
Comment faire ville à l’heure de l’accentuation des différences sociales, de celle de la contestation des inégalités de situations notamment dans l’urbain plus clivé que jamais malgré les injonctions visant à réussir la mixité et l’intégration sociales ? L’acte d’aménager doit décidément contribuer à faire société inclusive au lieu d’accentuer la gentrification et l’exclusion sociales. L’impressionnante expérience de Bernard Devert, opérateur social atypique, prêtre engagé dans la lutte pour l’inclusion, réussit largement le pari de loger ou d’accueillir dans des quartiers équilibrés, les populations démunies et fragiles. Le Mouvement « Habitat et humanisme », qu’il a initié est fondé sur la notion d’hospitalité, dans la conviction que l’environnement urbain qualitatif, voire gentrifié, est un facteur d’intégration pour les personnes vulnérables, souvent marginalisées.
Jeudi 24 octobre 2019
« Passe-Passe, un urbanisme hors normes – Patrick Bouchain »
Conference-débat de Patrick Bouchain, architecte et scénographe urbain, Grand Prix de l’urbanisme 2019, avec comme débatteur, Claire Guihéneuf, directrice générale de Brest Métropole Aménagement
Passe-passe est un jeu de dés qui cherche à deviner le chiffre caché, aiguisant le regard tout en acceptant joyeusement le hasard. Passe-passe est aussi une ronde qui permet de passer d’un partenaire à un autre, indiquant ainsi qu’on peut être relié sans l’être en permanence et apprendre à se dénouer, se séparer pour recréer un autre ensemble.
Comment passer du petit au grand ? d’expériences ponctuelles à la manière dont elles peuvent faire système ? Comment le droit peut-il servir le pro- jet au lieu de lui nuire ?
Patrick Bouchain, est architecte et scénographe urbain, Grand Prix de l’urbanisme 2019. Il a à son actif, des réalisations diverses, toujours inscrites dans un contexte, fabriquant des lieux et des programmes uniques, de nature à générer du collectif et de l’équitable. Il dirige à présent une expérimentation urbaine in vivo » la preuve par 7 » sur des territoires variés pour le compte des ministères de la Culture et de la Cohésion des Territoires. Il a une oeuvre écrite abondante et variée.
Mardi 24 novembre 2020
« L’Ecologie est affaire d’économie »
Conférence-débat de Magali Talandier, économiste, professeure des universités en urbanisme et aménagement du territoire à l’Université Grenoble Alpes, auteure de nombreux ouvrages dont « Resilience urbaine » et « La resilence des metropoles »
et Pierre Veltz, économiste, grand prix de l’urbanisme 2017, ancien directeur de l’administration du Grand Paris et ancien président de l’EPA Saclay, auteur de nombreux ouvrages dont « la France des territoires » et Saclay, genèse et défis d’un grand projet et « L’économie désirable. Sortir du monde thermo- fossile ». A paraître en janvier 2021, La république des idées.
L’écologie est affaire d’économie. Certes, entre les deux visions les frictions sont et resteront nombreuses. Mais peut-on raisonnablement penser et organiser la transition écologique sans prendre en compte l’économique, c’est à dire aussi les impacts sociaux de cette transition (chômage, inégalités,… ) ? Et comment cette dialectique s’inscrit- elle dans le territoire ? Parler d’écologie sans économie, c’est aussi paradoxalement mettre sous le boisseau la question sociale. Nous vivons un changement de cycle qui place la question écologique au centre des enjeux et débats de société. Ce tournant suscite des tensions, engage des visions du monde parfois divergentes.
Fondé en 1993, le Club Ville Aménagement regroupe des aménageurs responsables de grandes opérations urbaines françaises.
Voir le siteTous les 3 ans, les acteurs français de la fabrique urbaine se donnent rendez-vous pour échanger sur l’évolution de leurs métiers.
Voir le site